6/01/2012

De ce côté-ci du ciel

De ce côté-ci du ciel ne perdure qu’une miette, une impression rosâtre, un soupçon de nuage qui disparaît avant d’y accrocher un seul mot.

De ce côté-ci du ciel, le crépuscule est venu me chuchoter que le temps nous rattrape comme un ogre affamé, que dès que je m’assoie il a les dents qui poussent, que la cendre attend, patiente, que chacun lui revienne.

De ce côté-ci du ciel, le vent a battu la cadence pour que l’obscurité avance jusqu’à me piétiner la tête de ses chaussons brillants et laisser dans mes cheveux des paillettes embrumées, des sentiments d’étoiles.

De ce côté-ci du ciel, les parfums se mélangent dans le grouillement du monde. L’air se frotte à la terre. Les arbres s’enlacent entre eux et l’eau creuse des lits sombres pour l’amour des poissons.

De ce côté-ci du ciel, la lune gomme le fracas des hommes, elle efface tendrement les vestiges du vacarme et la terre se repose un peu pendant qu’une poussière explore l'univers sur le dos sombre de la lumière.

De ce côté-ci du ciel, les ailes des chauve-souris qui lui chatouillent le ventre font frissonner la nuit et son rire délicat est comme une prière morte, une chanson lancinante qui nous dit que le grand vide est le seigneur du monde.

4 commentaires:

hisope a dit…

beau, beau, beau...
3 fois beau et même davantage.
Thanks

thoams a dit…

:)

Cédric Bernard a dit…

Adhésion complète.

Anonyme a dit…

une merveille une pépite c'est tout simplement magnifique ....vous avez fait mon coeur palpitant ...j'y retourne
merci ***