Le petit chêne frileux essuie la morve de son nez du revers déjà pourri de sa dernière feuille. Il goutte-à-goutte de chagrin dans l'ombre encore gelée des vieux cèdres.
- Pourquoi pleures-tu petit glandu, demande le connifère bleu ?
- Tu ne connais pas le malheur répond, retords, le chêne tordu. Chaque hiver je perds ma peau, mon sang se glace, mes membres se figent dans le froid et j'attends là, de devoir tout recommencer. Tu ne connais pas le malheur, tu ne changes jamais, tu restes vert, bien droit, dressé.
- Tu commences mal, répond le vieux cèdre agacé. Comparer la taille des entailles n'empêche personne de saigner. Tu penses connaître le malheur ? Sais tu seulement quelle douleur c'est, de ne pouvoir jamais changer !
Un écureuil à ce moment, vient lécher le glaçon qui pend du bout de son petit nez gelé.
1 commentaire:
texte mélancolique d'automne et comme dit le cèdre :
ce chêne quel gland !
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