11/10/2011

L'équarrisseur

L'aube enfile ses vieux bas à varices, fait craquer ses vertèbres, et se met en marche. Elle prend le chemin d'hier et de demain. La route est cabossée. Tassée par quelques tonnes de recommencements. L'aube tousse et crache un peu de sang dans le ciel. Elle ne met pas de gant. Ses doigts sentent la cendre. Au bout de quelques pas déjà, le travail commence. C'est le labeur de la lumière qui rejoint celui de la mort. L'aube se penche, brûle ses rhumatismes et d'un geste qui ne cherche plus à croire, dégage le goudron de son premier cadavre de bête. Elle le pose sur le bas côté et se remet en marche. Le soleil joue sur la carcasse. Le jour se lève.

3 commentaires:

o'hipse a dit…

se pourrait-il que nous soyons passés au même endroit ce matin ?

Dominique Boudou a dit…

Beau texte, tout simplement.

bui a dit…

Magnifique.