11/27/2011

À portée de réconfort

Des confettis de ciel gris se sont rassemblés sur la ligne électrique. Petites boules au sang brûlant serrées les unes contre les autres. Pas tout à fait serrées, non, sinon à la première menace, les ailes qui s'emballent et se prennent les plumes les unes dans les autres. On n'a jamais vu ça, un carambolage de zozios à la porte de l'hiver. Pas trop serrées donc, mais tout de même à proximité raisonnable, disons à portée de chaleur et de réconfort. S'il n'y en a qu'un, solitaire, c'est un rapace, ou un charognard, il est de l'autre camp, celui des chasseurs, des prédateurs, pas du gibier. Oh, eux non plus ne sont pas vraiment du gibier, bien qu'à défaut de grive..., peut être en temps de guerre, et encore. Ils feraient plutôt partie de cette grande et belle famille de bâtards célestes, la plus grande, la plus belle, celle des inexploitables, des nuisibles, des chieurs, des mauvaises herbes, des inutiles, des inutilisables. Nous avons liens de parenté. Mais moi, je reste à terre. Sous la même pluie froide. Serré contre les miens. Peut être aussi fragile mais en tout cas bien moins léger que mes lointains cousins. Sinon, il y a belle lurette que je les aurais rejoins sur le fil. Ce qui n'aurait bien entendu pas plus de sens que de voir un sansonnet avachi sur un canapé.

1 commentaire:

sophie a dit…

Nous aussi on est branchés sur téléoiseaux ce matin, le film est en couleur : chardonnerets, mésanges et sitelles... Normal hier on a garni les mangeoires de tournesol...