5/17/2012

Ce que c'est de sueur et de merde

J'aime ce petit désordre de peau et de lumière lorsque le vent arrache nos masques. Le moment minuscule où l'imposture chavire. Une position. Une odeur. Un mot. L'expression d'un sourcil. Le mistral dans une mèche. La tête sortie du lit. L'haleine d'un jour. Ce que c'est de sueur et de merde pour qu'un corps vive - là où ça sent la merde ça sent l'être, disait Artaud-. Je préfère la puanteur au parfum pour la même raison que je préfère la vérité au mensonge. Car je préfère ce qui exprime ce que l'homme peut de lui-même plutôt que ce que l'homme veut de lui-même. L'élégance c'est de boiter avec aisance pas de faire semblant de ne pas avoir mal aux pieds.

6 commentaires:

Cédric Bernard a dit…

Très juste,
nous avons apparemment la même inclinaison...
Bonne journée

Aramise a dit…

vive la sueur ! Haro sur le déo !

D. a dit…

Les oiseaux se lissent les plumes, les singes s'épouillent et les chats se lèchent le derrière ; ils n'en sont pas moins authentiques pour autant. Ceci dit, j'aime franchement la première partie du texte.

thoams a dit…

ceci dit je crois que tu as mal compris la seconde...

D. a dit…

Préférer la vérité au mensonge, je ne peux que te suivre. Mais ce que je ne comprends pas effectivement, c'est le parallèle que tu sembles faire entre la puanteur et la vérité, le parfum et le mensonge : "Je préfère la puanteur au parfum pour la même raison que je préfère la vérité au mensonge." En quoi une odeur rude serait-elle plus vraie qu'une odeur délicate ? Pour le reste évidemment, chacun son ressenti.

thoams a dit…

Il est bien évident que je ne suis pas en train de raconter que l'odeur du caca est plus vraie que celle du jasmin. Ce serait grotesque. Dans ce petit texte je parlais du parfum comme odeur fabriquée et je disais juste que je préfère surprendre ce qui en l'homme dévoile l'homme plutôt que ce qui le camoufle...