5/21/2012

Le cerf volant

Les bourrasques rétament le cerf volant. Le giflent. Le balancent contre les branches des arbres. L'égratignent contre les murets et les barrières. Moi je m'essouffle au sol. Je cours, bras en l'air. Il décolle et retombe, bec tordu dans la terre molle. La toile est sur le point de se déchirer. La ficelle, de s'emmêler. Moi, de cracher mes poumons. Je me fais l'effet d'un dindon qui se prend pour un aigle. Mon fils me regarde, assis sur le muret, dépité. Il rigole de mes lourdeurs. Du poids de ma gravité maladroite. Quand il rit, je vois des ailes dans ses yeux. On s'envole comme on peut.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

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lutine a dit…

quel beau voyage le regard de l'autre