6/28/2012

La terre ferme

Je hausse la voix. Crier n'est pas la meilleur façon de se faire entendre. Je suis sur une île mobile qui s'éloigne de la terre ferme. La terre ferme c'est toi. Sans toi le sol n'existe pas. Il n'est que noeuds coulants qui s'enfoncent dans des sables mouvants. Je suis sur une île qui s'éloigne de toi. Nos mots se perdent dans des bourrasques d'esclaves. Je gueule comme un mousse, les deux mains autour de la bouche et des mouettes déchiquettent ce que nous négligeons. Une façon d'écouter comme en prenant la main. Je gueule et j'ai les mains froides. Mes cris sont des clous dans ton coeur. Tu n'entends plus. Que les aiguës. Et c'est normal. Tu prends sur toi. Je râpe une pierre sur ma langue. La mer se calme. Quand tu me souris à nouveau, les épines ont un goût de fleur.

2 commentaires:

hisope a dit…

bellissimo !

Anonyme a dit…

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