7/17/2012

Les grosses joues du vent qui soufflent sur nos rires

Jour de mistral. La lumière gicle. Le jour est une porte qui claque. Les coiffures seront définitivement ridicules aujourd'hui. Sur la table du jardin, le vent tourne tout seul les pages silencieuses d'un livre plein de musique. Il y a quelque chose de l'eau qui coule. Du mouvement perpétuel. En tout cas du mouvement. De l'élan. C'est plutôt rassurant. Sauf pour mon chien, le canidé le plus trouillard de la galaxie, qui peut attaquer une voiture avec les dents mais qui redoute le rire grave du vent. Les pages du livre continuent de tourner. Le mistral est une jeune fille qui se lèche les doigts. En été, j'aime bien laisser mes livres dehors. En ce moment Lucien Suel, Pierre Reverdy et Jean-Marie Pelt dorment à la belle étoile. Parfois une mouche se pose sur les pages diaphanes. Elle ne sait pas qu'elle trempe ses pattes dans le petit sucre noir de nos âmes. Elle danse et elle repart. Nous aussi.

1 commentaire:

Le Seuil a dit…

Il doit donc y avoir quelques poussières d'étoiles qui sèchent au vent...