12/29/2012

Le malade n’a de poils blancs dans la moustache que du côté droit. - Les derniers jours de Frédo


Je reproduis ici une merveille trouvée dans le joyeux branloire du sieur Houdaer. Merci à lui, que Dieu lui fasse pousser des cheveux ! (Inutile de préciser que la vidéo est fausse, mais elle illustre bien). Il semble que tout ce bidule soit extrait d'une pépite : L'immense Solitude - Avec Friedrich Nietzsche Et Cesare Pavese, Orphelins Sous Le Ciel De Turin- de Frédéric Pajak que je vais m'empresser d'acquérir.


EXTRAIT DU JOURNAL DU MALADE NIETZSCHE (tenu par les Médecins de la Maison de santé pour les aliénés du Grand-Duché de Saxe-Weimar, à Iéna)

10 mars – Faim de loup. Nomme les médecins sans jamais se tromper, se désigne lui-même soit comme duc de Cumberland, soit comme empereur, etc.
23 mars – La parésie de la commissure droite s’accentue petit à petit.
24 mars – Le malade n’a de poils blancs dans la moustache que du côté droit.
26 mars – Se promène beaucoup en chantant et marche d’un pas lourd et martelé.
27 mars – C’est ma femme, Cosima Wagner, qui m’a conduit ici.
28 mars – Se plaint souvent d’une violente névralgie sus-orbitaire à droite.
1er avril – Je demande une robe de chambre pour une rédemption complète.
17 avril – Cette nuit, on m’a couvert d’injures, on a employé les plus terribles machines contre moi.
19 avril – Ecrit des choses illisibles sur les murs : Je veux un révolver, s’il est prouvé que la grande-duchesse commette ces cochonneries et ces attentats contre moi.
On me rend malade dans le côté droit du front.
5 mai – Remet au médecin un billet sale et illisible qu’il dit être son testament.
10 juin – A volontairement brisé une vitre.
14 juin – Prend le gardien-chef pour Bismarck.
16 juin – Réclame souvent du secours contre des tortures nocturnes.
17 juin – Se tient souvent le nez pendant des heures. Se plaît aux jeux de mots.
4 juillet – Brise un verre afin de défendre l’entrée de sa chambre avec les débris de verre.
9 juillet – Saute comme une chèvre, fait des grimaces et remonte l’épaule gauche.
23 juillet – Je suis stupide de la hanche.

2 commentaires:

Elodie Valette a dit…

Sacré Frédo. Il aurait écrit, parmi d'autres textes, celui-ci : "Qu'on m'apporte mon VanHouten ou je commets un chocolat !" eh eh
c'est là --> F.Nietzsche (1998) : Mort parce-que bête, Editions du Parc

thoams a dit…

j'aime beaucoup votre blog de listes chère élodie