1/18/2013

Nous ne sommes pas devenus fou subitement



" Nous ne sommes pas devenus fou subitement,
cela a demandé du temps.

D’abord, on a vu l’étrange plaie
qu’est la joie dans les yeux des autres."

(...)

Said Mohamed, L'éponge des mots, les carnets du dessert de lune, 2012 

Suis pas fort pour dire du bien des livres (et des gens) que j'aime. En ce moment, par exemple;  Les Nouvelles du front de la fièvre de Jean Marc Flahaut, Armen de Jean Pierre Abraham. Disons simplement, et pour des raisons différentes, que pour moi ce sont des livres (je vous avais dit que je n'étais pas fort). Je veux dire, c'est ça un livre, quelque chose qui te creuse, qui te porte, qui te nettoie, une fenêtre plus large que la normale sur laquelle tu peux t'asseoir et goûter la gamme infinie de la poussière que tu deviendras. Sans leçon. Gardez vos leçons et vos exercices de styles. Parlez nous de ce qu'on vit, c'est à dire de ce qu'on crève. De ce qui nous piétine et de ce qui nous tient debout. Je pourrais citer aussi Le bruit du fleuve de Joseph Périgot  Ou L'éponge des mots de Saïd Mohamed que je viens de finir.  Il y a des gens qui ont marché dans le noir.  Écoutons les chuchotements de leurs pieds.  Leurs traces racontent nos lumières.

3 commentaires:

hispoe a dit…

Vous n'êtes pas fort pour dire du bien des livres, vous êtes super-fort ! J'adore.

Fabien a dit…

C'est dire l'essentiel ! La plupart des livres n'atteignent même pas ce but premier d'être un livre.
Et quand ils nous creusent, on contemple le trou qu'ils ont fait. Ils vivent avec nous !

thoams a dit…

"Et quand ils nous creusent, on contemple le trou qu'ils ont fait"; joli !