7/01/2014

Sans faire de bruit

Le vieux chat s'installe
dans sa mort
avec des coussinets
sans faire de bruit
Il reste dans son coin
n'est plus le chef
ni la menace
on ne sait pas exactement
si les autres
ignorent ou respectent
son agonie


3 commentaires:

Vincent a dit…

La mort d'une mouche, c'est la mort. C'est la mort en marche vers une certaine fin du monde, qui étend le champ du sommeil dernier. On voit mourir un chien, on voit mourir un cheval, et on dit quelque chose, par exemple, pauvre bête… Mais qu'une mouche meure, on ne dit rien, on ne consigne pas, rien.
Maintenant c'est écrit. C'est ce genre de dérapage-là peut-être – je n'aime pas ce mot – très sombre, que l'on risque d'encourir. Ce n'est pas grave mais c'est un événement à lui seul, total, d'un sens énorme : d'un sens inaccessible et d'une étendue sans limites. […]
C'est bien aussi si l'écrit amène à ça, à cette mouche-là, en agonie, je veux dire : écrire l'épouvante d'écrire. […]
Oui. C'est ça, cette mort de la mouche, c'est devenu ce déplacement de la littérature. On écrit sans le savoir. On écrit à regarder une mouche mourir. On a le droit de le faire.

C'est de Marguerite DURAS, on trouve ça dans écrire.

"On a le droit de le faire", une phrase qui compte beaucoup pour moi. Des mots qui ont du poids dirais-tu peut-être.

Bonne journée

thoams a dit…

merci Vincent

Anonyme a dit…

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