11/10/2014

Toute cette lumière à traverser

Traversé ballotté
brindille entre deux eaux
d'une lumière à l'autre
je flotte dans le jour
comme vache qui mâche
je me laisse faire
parfois une goutte de pluie
réveille ma peau
en un sourire
gelé

2 commentaires:

Anonyme a dit…

« (Les mystiques) jalonnent leurs récits avec le « presque rien » de sensations, de rencontres ou de tâches journalières. Le fondamental est chez eux indissociable de l’insignifiant. C’est ce qui donne du relief à l’anodin. Quelque chose bouge dans le quotidien. Le discours mystique transforme le détail en mythe ; il s’y accroche, il l’exorbite, il le multiplie, il le divinise, il en fait son historicité propre. Ce pathos du détail (qui rejoint les délices et les tourments de l’amoureux ou de l’érudit) se marque d’abord en ceci que le minuscule découpe une suspension de sens dans le continuum de l’interprétation. Un éclat retient l’attention en arrêt. Instant extatique, éclair d’insignifiance, ce fragment d’inconnu introduit un silence dans la prolifération herméneutique. Ainsi peu à peu la vie commune devient l’ébullition d’une inquiétante familiarité – une fréquentation de l’Autre. » (La Fable mystique, p. 19) Michel de Certeau

Impossible de ne pas penser à toi en lisant ça. Tu as quelque chose du mystique, quelque chose d'assez prononcé même, c'est sans doute pour ça que j'aime te lire.

Anne Le Maître a dit…

Le "presque rien mystique", j'aime. Merci (à Michel de Certeau) et d'accord pour le rapprochement.