3/10/2016

Lyon

En sortant de la gare la pluie froide tout de suite a pissée sur mes braises. C13 hôtel de ville. ça break sur le parvis.  Le vin blanc en amis. Une malienne de laine et deux sopranos fêlés jusqu'aux ors du palais. Tiens-toi droit et souris. La serre moite de M. Burns. Poésie et discours. L'amour et les gros mots en rebonds étouffés sur la moquette ourlée. Éthylisme lettré. Foot italien. Juché sur ses sourcils le poète jugeait. Une cigale s'est perdue dans le rire de Robespierre. Courir dans les couloirs du dernier métro. Il neige sur la Croix_Rousse et toute la nuit brille. Un hérisson sans poil et une mésange obstinée m'ont tissé nid dans leur confiance. Dormir après s'être sali puis rincé dans le rire enregistré de Richard Brautigan. Pour un matin réussi il faut beaucoup de café et de sérieux problèmes de connections. Descendre ensemble la colline glacée. Partage avec les pieds. Au pont blanc qui enjambe la Saone ensauvagée de ses éclats boueux, fumer jusqu'à atteindre une nouvelle rencontre. Un qui garde derrière ses broussailles de sourires la douleur toute crue. Tendresse aux yeux plissés. La joie d'un chien dans la main. Sorcière altiplano qui sauve les oiseaux au bord de ses grands yeux. Le possible des fables et l'impossible du monde. Des blagues en forme de colibri au dessus de nos riz au curry. Derrière les portes du bus, sur le trottoir, le ciel et son soleil glacé. Comme dans les yaourts au fruit, avec des vrais morceaux d'amitiés dedans. C'est pas tous les jours qu'on s'invente de nouveaux refuges. Dans le train du retour cette phrase d'Ostinato : "Tout ce qui ne peux se dire qu'au moyen du silence, et la musique, cette musique des violons et des voix venues de si haut qu'on oublie qu'elles ne sont pas éternelles."

(en pensées avec Frederic Houdaer, Paola Pigani, Thierry Renard, Didier Tronchet et Anne Sibran)

Aucun commentaire: