Pensées vives et blanches dont le mercure vient doucement corrompre l'or du temps transparences anéanties des béguines qui fluent au soleil cramoisi de l'Histoire libres tant que défaille le pouvoir d'en rien dire
Pensées d'un très vieux rouge mêlées à ce sable qui tangue semblables en leur rondeur lisse et noire à ces olives d'où se dresse la fierté des algues au flot montant Pensées blondes et pourtant d'où coule l'obsidienne de cette nuit si chaude et tendre de l'être qui s'enfuit électrisant nos ciels de silencieux orages
Le temps emplit nos coupes
Rien hors boire cette fêlure fée cette perte et choyer au foyer de nos corps le souffle et l'incendie de la conscience
Le roi des elfes glisse à la crête des vagues sous la poudre des siècles luit la noirceur neuve de son regard Dans la cendre le joyau mat de l'unité dans l'évidence ténue des cendres hors de tout doute immédiat vertige de certitude
Bref l'un que l'on ne saurait dire Présent pourtant caresse à la peau comme à l'âme inévitable respiration de certitude
Présent au coeur de vos fragments présent dans l'éclair même de la fracture Inexpugnable
Et silence
Aussi cette clarté que vous prêtez aux choses c'est bévue et quoique multiplient ombres et spectres à l'écran au fond des choses rien n'est sûr hors de ce coeur battant de toute preuve
Lavez vos yeux, lisez le prisme Il n'y a là voyez que l'eau de votre histoire, narquoise qui secoue d'un beau rire les hoquets de ces cystres où votre sang se perd
Confiez aux nuages vos rêveries d'espace1 et soufflez ces fumées Plus jamais ne reverrez vos mères
Les retours ne sont lourds que d'absence leurs poids sont faux et leurs mesures mensonges
Rien qui revienne ne saurait être amour
1"Nous avons appelé notre cage l'espace, et ses barreaux déjà ne nous contiennent plus" Louis Aragon . La nuit de Moscou
L'éternel retour du même. Mêmes auteurs, même moraline, toujours. et l'occupation de l'espace par les mêmes qui vont bien bien sûr. La révolution ni la révolte ne sont pour demain. Le bannissement des maudits toujours actuel en revanche. Non sans écrire sur leur dos auparavant. Ah comme c'est beau l'inspiration mystico-dominatrice!
5 commentaires:
Quid des hommes et des femmes qui font exploser les cages?
la lucidité d'un poème est de la rouille pour les barreaux non ?
Peut-être Thomas, espérons-le si ce mot n'est pas encore un sacrilège.
L'espoir n'est pas toujours la contradictoire de nos lucidités.
Je pense ici à ce poème à cause du renvoi 1.
A Marguerite Porete et quelques autres
Au large
Pensées vives et blanches
dont le mercure vient doucement corrompre l'or du temps
transparences anéanties des béguines
qui fluent au soleil cramoisi de l'Histoire
libres tant que défaille le pouvoir d'en rien dire
Pensées d'un très vieux rouge mêlées à ce sable qui tangue
semblables en leur rondeur lisse et noire à ces olives
d'où se dresse la fierté des algues au flot montant
Pensées blondes et pourtant d'où coule l'obsidienne
de cette nuit si chaude et tendre de l'être qui s'enfuit
électrisant nos ciels de silencieux orages
Le temps emplit nos coupes
Rien
hors boire cette fêlure fée
cette perte
et choyer au foyer de nos corps
le souffle et l'incendie de la conscience
Le roi des elfes glisse à la crête des vagues
sous la poudre des siècles luit la noirceur neuve de son regard
Dans la cendre le joyau mat de l'unité
dans l'évidence ténue des cendres
hors de tout doute
immédiat
vertige de certitude
Bref
l'un
que l'on ne saurait dire
Présent pourtant
caresse
à la peau comme à l'âme
inévitable
respiration de certitude
Présent
au coeur de vos fragments
présent
dans l'éclair même de la fracture
Inexpugnable
Et silence
Aussi cette clarté que vous prêtez aux choses
c'est bévue
et quoique multiplient ombres et spectres à l'écran
au fond des choses rien n'est sûr
hors de ce coeur battant de toute preuve
Lavez vos yeux, lisez le prisme
Il n'y a là
voyez
que l'eau de votre histoire,
narquoise qui secoue d'un beau rire
les hoquets de ces cystres où votre sang se perd
Confiez aux nuages vos rêveries d'espace1
et soufflez ces fumées
Plus jamais ne reverrez vos mères
Les retours ne sont lourds que d'absence
leurs poids sont faux
et leurs mesures mensonges
Rien qui revienne ne saurait être amour
1"Nous avons appelé notre cage l'espace, et ses barreaux déjà ne nous contiennent plus"
Louis Aragon . La nuit de Moscou
L'éternel retour du même.
Mêmes auteurs, même moraline, toujours. et l'occupation de l'espace par les mêmes qui vont bien bien sûr.
La révolution ni la révolte ne sont pour demain.
Le bannissement des maudits toujours actuel en revanche.
Non sans écrire sur leur dos auparavant.
Ah comme c'est beau l'inspiration mystico-dominatrice!
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