9/30/2016

Trois vieux harkis


Sur le banc 
de la place aux pigeons
le premier grand gris
effilé effrité
montre sa cane rétractable
du bon matos
le soleil grimpe lentement
sur les vieux murs 
de leurs visages
un peu plus tard le second
moustachu corps usé
court cassé
sort une photo de son caba
et dit ça c'est mon fils
il est mort à dix sept ans
il avait le cancer
chacun embrasse la photo
allez bonne journée
le premier va vers le café
le deuxième vers le marché
le troisième reste sur le banc
tout rond tassé
lunette petite casquette
tête de vieux poupon baissée
jusqu'à ce que le soleil
le recouvre en entier


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