1/01/2017

Rescapés

 

"Tout semble dur et vide. Ciel gris d'avant le jour. Terre froide. Herbe gelée. L'air est immobile. Nu. Dépeuplé. Hier soir, raclette et pommes au four, juste à nous quatre. Quelques verres de vin blanc. Une série et au lit. Emilie s'est endormie sur le canapé. J'ai mis du temps à trouver le sommeil. Après les feux d'artifices, qui m'ont semblé du fond du noir chaud de mon lit, un peu plus artificiels encore. Il y a toujours quelque chose à fêter. Nous c'était la paix et le repos. Le retrait, le repli. Les petites loupiottes sincères dans nos ventres. L'année passée s'est écaillée sur la douleur du monde. La terre continue de brûlée. D'ici on ne voit rien. Nous sommes tous des rescapés. De notre trop grande indifférence ou de notre trop grande empathie. La vie continue de souffrir, de mentir, de surprendre, de cabrer. Je vous souhaite de veiller, de rester éveillés, de trouver le sommeil. De tenir coeur, tête, mains, pieds à juste distance. Je vais aller courir maintenant. Sous les cris épars et givrés des oiseaux qui se moquent de nous. Tout le monde dort encore. Reposez vous. Tenez.

 

Aucun commentaire: