3/12/2017

Aux souvenirs argentiques

Quelle est l'histoire
de cette belle fille
au regard dur et triste
qui pleure ce mercredi
au vent d'Autan
de la gare de Montauban

Je ne connaîtrai jamais
ni le goût de sa peau
ni l'odeur de ses cheveux
ni la cause de ses larmes

Elle ne lira jamais
ce poème

Nous ne resterons 
l'un pour l'autre
que deux images 
éphémères
quelques instants
 côte à côte

Dans le grand album-photo
intergalactique
des épreuves anodines
que personne ne consulte



1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est Psyché qui a perdu Cupidon. C'est lui qui s'est barré alors qu'ils vivaient le parfait amour. Elle a profité qu'il dormait pour découvrir son visage avec la fonction lampe de son smartphone. La lumière violente l'a réveillé. Elle ne devait pas découvrir son identité, elle a trahi sa confiance, il a mis les voile. Il ne lui reste plus que ses yeux pour pleurer ;



« Que nos plaisirs passés augmentent nos supplices !
Qu’il est dur d’éprouver, après tant de délices,
Les cruautés du Sort !
Fallait-il être heureuse avant qu’être coupable ?
Et si de me haïr, Amour, tu fus capable
Pourquoi m’aimer d’abord ?

Que ne punissais-tu mon crime par avance !
Il est bien temps d’ôter à mes yeux ta présence,
Quand tu luis dans mon coeur !
Encor si j’ignorais la moitié de tes charmes !
Mais je les ai tous vus : j’ai vu toutes les armes
Qui te rendent vainqueur.

J’ai vu la beauté même et les grâces dormantes.
Un doux ressouvenir de cent choses charmantes
Me suit dans les déserts.
L’image de ces biens rend mes maux cent fois pires.
Ma mémoire me dit : » Quoi! Psyché, tu respires,
» Après ce que tu perds ? «

Cependant il faut vivre; Amour m’a fait défense
D’attenter sur des jours qu’il tient en sa puissance,
Tout malheureux qu’ils sont.
Le cruel veut, hélas ! que mes mains soient captives.
Je n’ose me soustraire aux peines excessives
Que mes remords me font. «

C’est ainsi qu’en un bois Psyché contait aux arbres
Sa douleur, dont l’excès faisait fendre les marbres
Habitants de ces lieux.
Rochers, qui l’écoutiez avec quelque tendresse,
Souvenez-vous des pleurs qu’au fort de sa tristesse
Ont versés ses beaux yeux.

.

Jean de La Fontaine, extrait des amours de psyché et Cupidon.

Maintenant que je t'ai éclairé sur la cause de ses larmes ne me reste plus qu'à te faire connaître le goût de sa peau et l'odeur de ses cheveux. Je vais voir ce que je peux faire mais je crains que tu sois déçu, elle est au comble de la déprime, ça fait bail qu'elle s'est pas lavée.