4/18/2017

Et puis y a la Frida


 " Ils ont tellement de foutus intellectuels pourris que je ne peux plus les supporter. Ils sont vraiment trop pour moi. J'aimerais mieux m'asseoir par terre dans le marché de Toluca pour vendre des tortillas que d'avoir quoi que ce soit à voir avec ces connards artistiques de Paris…"
Frida kahlo

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Elle parlait des surréalistes, si je ne m’abuse, dont Breton qui pourtant était dingue de sa peinture « L’art de Frida Kahlo est un ruban autour d’une tombe. »

Ca n’était pas réciproque visiblement : « Maudits intellectuels de mes deux. »ou encore « vieux bâtard et fils de pute ». Mais elle s’avait écrire autre chose que des insultes ;


« Après toutes ses heures vécues, sans autres conscience que la vive émotion, sans autre désir qu’aller de l’avant jusqu’à me rencontrer, retourner en moi, me retrouver toute entière, sans mutilations, jusqu’à la fin de l’horreur et finalement au-delà, au-delà de la mémoire et de l’oubli, lentement, impatiente de vide et de paix, un peu de paix finalement, lentement. »

« Parce que nous sommes tous les enfants de la mort, la vie se nourrit de mort et l’absence nous accompagne chaque jour et chaque nuit. »

« Je ne suis pas malade, je suis en miette. »

« Je ne suis pas le symbole de ma terre déchirée et saccagée, de cette terre mutilée comme mon corps, je suis le symptôme, je suis la désintégration. J’ai dans les veines du sang de juif hongrois et du sang d’indien Tarasque, je suis issue du mélange de gens persécutés et dominés, contraints à la fuite et dispersés, je descend de générations de vaincus jamais soumis qui ont tout perdus hormis le bien le plus précieux, la dignité, je suis le fruit et la chair des Amériques, je suis métis, je suis la fille de la fille d’une fille née d’un viol par des guerriers avides d’or car les conquistadors n’ont pas amené de femme avec eux, ils ont violés des indigènes engendrant les origines de ce que nous sommes, ce ne fut ni une victoire, ni une défaite, ce fut la naissance douloureuse de la civilisation métis, fusion inextricable du passé qui ne passe pas, mémoire qui ne s’éteint pas, vie qui nait de la mort et mort qui donne la vie. »

« Notre dame de la solitude, la douleur est avec toi, notre dame tonandsine*, croix cosmique de la vie, la douleur est en moi, ce soir je serais en toi. Notre dame de la solitude, ce soir je danserai avec calcicqué* ma dernière danse sur la dernière note, toujours la même, la note du silence que je désir plus que n’importe qu’elle mélodie, plus que n’importe qu’elle voix aimée, ainsi, immobile, finalement oubliée. »

« Des fantômes, je commence à les entendre ou peut-être est-ce moi le fantôme ? »

« Attendre avec l’angoisse contenue, la colonne brisée et le regard profond, sans marcher sur le grand chemin, bougeant ma vie cernée d’acier, Diego. Je te manquerais Diego, mais tu transformeras mon absence en art parce que l’art ne reflète pas la réalité, il la fonde, la modèle, la crée, la détruit et recommence à la recréer. Si seulement je t’avais prés de moi, si seulement tu me caressais comme l’air caresse la terre, tu éloignerais cette sensation de gris glacé qui m’envahit et me rempli, je suis la fleur qui n’a jamais éclos, l’arbre épuisé d’un printemps qui n’est jamais venu, mais il est temps d’ôter le deuil de mon regard, la saison des pluies est revenue, mais pour la première fois, mes larmes ne se confondrons pas avec la pluie, plus de larmes mon amour, je continuerais à t’écrire avec mes yeux, pour toujours. »
« La vie, la grosse blague. »

« Hier, j’ai compris que le moment de déplier mes ailes est venu, je suis oiseau, je suis tout. »

« Sans autres troubles, toutes les cloches, les règles, les terres, la forêt profonde, l’infinie tendresse, l’immense marée, poubelle, jars, lettre cartonnée, dès, doigts, duo, dérisoire espérance de parvenir à construire, l’étoile des rois, tellement saoule*, maison, le fil et les cheveux, le nerf fredonnant, je pars avec moi-même, une minute d’absence, je t’ai capturé et je m’en vais en pleurs, c’est une blague. »

« Couaqluicoué*, mère miséricordieuse qui donne le silence, claleque*, seigneur de la pluie me voici, je suis prête. »

Merci aux docteurs… , aux infirmières, aux brancardiers et aux garçons de salle de l’hôpital anglais…

J’espère que la sortie sera joyeuse et j’espère ne jamais revenir. »

Anonyme a dit…

Moineaux de l'an 1920 (fragment final)

Je suis debout dans mon jardin à des kilomètres de la Capitale
Je retrouve contre la joue du soir l'inclinaison natale
Les oiseaux parlent dans la haie
Un train sans voyageurs passe dans la forêt
Et ma femme a cueilli les premières ficaires

Quelques-uns de ceux que j'aime sont assis dans des cafés littéraires
Je ne les envie pas ni les méprise pour autant
Mon chien s'ennuie
Et c'est peut-être le printemps
Et tout à l'heure je vais jaillir du sol comme une tulipe
Vous achevez vos palabres aux Deux-Magots ou bien au Lipp
Je monte dans ma chambre et prépare les feux
J'appareille tout seul vers la face rayonnante de Dieu

Ah ! croyez-moi je ne suis pour rien dans ce qui m'arrive
J'ai vingt-neuf ans et c'est un tournant suffisamment décisif
Je connais vos journaux et vos grands éditeurs
Ça ne vaut pas une nichée de larmes dans le cœur

Abattez-moi comme un ormeau domanial au bord de la grande forêt rouge
Vous ne pourrez rien contre ce chant qui est en moi et qui s'échappe par ma bouche
Que m'importe l'interdit des lâches et que mon Lied ne soit jamais enregistré
Il est porté par le bouvreuil et l'alouette jusqu'à la haute cime des blés

Buvez quand même ô fils ingrats !
buvez Mes larmes et dans l'instant désaltérés
Crachez sur moi
Crachez bien droit
Comme des hommes Cadou s'en moque.

René Guy Cadou, Hélène ou le règne végétal, 1949

Unknown a dit…


... malheureusement... cette photo est un faux