7/09/2018

L'été c'est la quarantaine d'une année.



 Je déglutis sans succès. J'essaie le café chaud, le sirop de grenadine glacé, la banane. Assis devant la rediffusion d'un vieux film avec Jean Rochefort. Avec imperméable dans les rues de Paris mouillées, lampadaires en velours verts, femmes aux longues chevelures châtain et lunettes cerclées d'écailles transparentes. Y'a touojurs du piano dans ce genre de film."On s'aime on s'aime pas, c'est atroce." Ou encore : "Tu es comme un coup de vent qui passe sur nous, tu laisses des rides." L'été c'est la quarantaine d'une année. La saison de la mélancolie. Dehors le vent porte l'haleine de ses brûlures. L’après midi s'étire dans les relents de la salade aux oignons frais et aux anchois de midi. Fromage à température ambiante. Je déglutie mais ça ne passe pas. Impossible à avaler. Ça reste là, au seuil de la gorge, à la frontière du palais et de la glotte. Là où la boule se serre.  Cette minuscule arête d'anchois plantée dans la viande. Ça s'appelle un souvenir.

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