3/23/2019

Faux témoignage

 

La branche souple et solide de l'olivier. Le jeu du vent avec les papillons d'argent. Une ombre d'oiseau qui s'envole, sauvage. Libre. Entière. Les ailes diamantées des insectes qui cheminent dans la fourrure douce et épaisse de la lumière. Je regarde le monde se déplier, se déployer dans un poème. A moins que ce ne soit le poème qui se déplie et se déploie dans le monde. Jusqu'à prendre toute la place de mes yeux. Jusqu'à remplir le temps. Je regarde le monde se déplier, se déployer dans un poème. A moins que ce ne soit le poème qui se déplie et se déploie dans le monde. Peu importe. Je suis là. Témoin. Debout. Vivant. Si près du vivant que je pourrais presque le toucher comme l'eau d'une petite rivière sans fin. Si près de croire que la vie n'a pas besoin de la mort. Que rien ne se perd. Que la souffrance n'existe pas puisqu'elle n'est pas nécessaire. Si près de croire encore une fois, à ce mensonge.

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