Il est des poèmes qui s'écrivent le soir
à côté d'un cendrier vide
que l'on s'apprête à remplir de cendre
prêts à naitre
accroupi
devant un feu éteint
sous les courbatures du silence
ils émergent
dans la maison endormie
lorsque tout le monde est parti
et qu'on reste là
aiguisé
de néant
ils surgissent
parce que les histoires ne suffisent plus
à rassembler les souvenirs
les rêves
et les regrets éparpillés
se tracent
vite et mal
sur un cahier froissé
habités de coupures
de regards de bêtes
et de beaucoup de pluie
des poèmes sans début
ni fin
qui sont fait pour se perdre
simplement
à nos côtés
flotter
au clapotis familier
de nos défaites
au brouhaha insignifiant
de nos conquêtes
parmi nos ruines précieuses
si minutieusement
agencées
des poèmes
qui nous rendent
un instant dans la nuit
la saveur
sacrée
de tout
ce qui est voué
à disparaître
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