6/21/2018

y'a des matins comme ça ...


 (Pierre Autin-Grenier par Ronan Barrot)

Ce matin lorsqu'en l'accompagnant à l'école mon grand fiston m'a demandé pourquoi le noir gardait mieux la chaleur, j'ai pensé à Pierre Autin-Grenier. Et puis un peu plus tard, cheminant vers la crèche, en poussant pépouzément la poussette sur le bitume ensoleillé, mon petit m'a réclamé Fidèle, la chanson de Trenet, que j'ai chantonnée aussi sec en pensant à Pierre Autin-Grenier. Ensuite bien que le soleil tapait déjà dru, je suis tout de même allé courir jusqu'aux minutes assoiffés pendant lesquelles l'on n'est plus certain de savoir si l'on se sent plus vivant ou plus mort qu'avant. Alors dans ma tête a germé cette phrase : Autant se carapater à l'estaminet escarpé pour siroter son chardonnay ! Et j'ai pensé à Pierre Autin-Grenier. Je venais juste avant, sans le moindre souci de justice, va comprendre pourquoi mon Charlot, d'abandonner un papillon à sa triste agonie alors que j'avais le matin même sauvé un frelon. N'était-ce pas une bonne occasion, vous m'en direz tant, de penser à Pierre Autin-Grenier. Aux derniers détours du retour enfin, entre deux vignes et trois serpents j'ai aperçu, blouse blanche immaculée d'infirmier et casquette rouge sang sur le bec, un drôle de gaillard en train de passer le tracteur dans son champ. Nos yeux se sont croisés et j'ai la quasi certitude que chacun a cogité à quel point l'autre était bien le plus taré des deux. Je me suis dit décidément que c'était  une sacré belle journée pour songer à Pierre Autin-Grenier.

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