11/19/2019

Coeur bleu đź’™

(c)ThoamsVinau
Tu pars dans la nuit et tu reviens dans la nuit. La tristesse ne te mĂ©rite pas. Tu n'as jamais le temps de finir ton thĂ©. Je le bois pour toi. Je te bois avec lui. Les cĹ“urs sont des parenthèses qui tiennent chaud. Il existe une multitude de tristesse. Un habit pour chaque jour. Nuancier de couleurs. Gamme infinie des pourritures. Richesse qui ne vaut rien. Cette Ă©charpe qui vous Ă©trangle ou vous rĂ©chauffe gentiment. Il y a la tristesse contemporaine et la tristesse archaĂŻque. La tristesse pavillonnaire et la tristesse des grands buildings. Celle, stroboscopique, du samedi soir et celle, paquet de chips vide, du dimanche après midi. La tristesse mondaine et la tristesse sauvage. Celle qui serre les dents et celle mains dans les poches. La tristesse vitre de bus et la tristesse des bancs publics. Celle salle d'attente. Celle jour de solde. Celle genou saignant. Celle chien malade.  Celle du fauteuil en velours et celle du bord du canal. La tristesse Ă  la peau chaude salĂ©e et celle aux lèvres gercĂ©es. Celle qui tape dans les murs et celle qui s'assoie par terre. Celle des souvenirs qu'on aime et celle des souvenirs qu'on n'aime pas. Celle qui s'use vite et celle qui tient doucettement le temps. Nos cĹ“urs ne sont pas rouges, ils sont bleus. Tout te va mais rien ne te mĂ©rite. Je voudrais que tu ne sois jamais triste. Quoi que. Un petit peu. De temps en temps. Juste assez pour avoir encore cette impression magique, ce pouvoir, de te libĂ©rer d'une geĂ´le immonde, rien qu'en te faisant sourire.

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