J'ai beaucoup pleuré dans mes rêves cette nuit. Des proches mouraient. Qu'ils sont étranges, gentiment effrayants et légèrement grotesques, ces rêves dans lesquels se mêlent des amours adolescentes, des amis perdus, des peurs de père, des jouissances impossibles, des non-dit de famille. Un moment aussi, Zaho de Sagazan mangeait chez ma mère avec tout son staff entre deux concerts et me disait que j'avais un beau caleçon. Le cerveau est un abri de jardin mal en point, rempli jusqu'à la gueule d'un bric-à-brac absurde. Il y a du moisi qui se sent comme chez lui, de la mousse et des ronces qui poussent, des fuites d'eau, du rangement à faire, des choses à jeter, des merveilles oubliées, des objets contondants et rouillés, des poisons périmés. La lune veille dessus, rognure phosphorescente. Des hérissons malingres s'y cachent, des frelons y fomentent leurs invasions. Le froid laque la surface des choses d'un éclat de cristal qui fond. Jusqu'à ce que le soleil se lève sur tout ça, fasse briller la boue, réchauffe la façade pendant qu'un chien pisse devant.
Mots/ textes/ poèmes/ miettes/ poussières/ brindilles/ vétilles/ et autres broutilles. - ( ISSN : 2267-3954) -
11/08/2023
Un abri de jardin mal en point
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