4/27/2010

En avant

Les pas à petits pas dans la maison qui ronfle. Avant que le réveil ne sonne. La salle de bain dans la lumière acide des petits matins de semaine. La langue de l'eau chaude. Mon urine qui s'y mêle. Les frissons. la serviette. la friction un peu plus vive de la tignasse trempée. La buée sur les lunettes. Les pas à petits pas dans la maison toujours tranquille. Le grincement des volets de bois des portes fenêtres du salon. Les trombes de lumière comme des trombes d'eau. Le chien qui se faufile entre mes jambes pour courser le chat du voisin jusqu'à la clôture. Le café qui gargouille. Les plantes du salon qui grignotent les rayons. La gigue des oiseaux. La gigue de la poussière dans les pentes obliques. Le jour qui ranime tout. Mais avec douceur. En silence. Cinq minutes pour bouquiner froc baissé sur la cuvette. Ce léger retard qui s'installe. Essentiel. La voiture. Le portail. Les mères sur les passages piétons. Les petits cartables sur les petits dos des petits enfants. Et puis la ville dans le rétroviseur. Qui s'éloigne. Les bords de routes qui moussent de fraîcheur. Les panneaux. Les champs. Le vert trois fois plus vert des feuillages qui brillent. La terre ocre des vignes. Les grandes lignes du ciel. C'est n'importe où. C'est ici et maintenant. C'est le début. En avant.

2 commentaires:

Brigetoun a dit…

j'en suis restée à la poussée sur les volets et au regard sur le ciel, je reprends la suite dans le souvenir de vos mots

Simon a dit…

Des matins, les vibrations de fatigue ondulent autours des corps endormis.
L'air est chargé de gros ressorts rouillés.
Des ressorts de matelas.