4/22/2011

Si parfaitement réglée

 En penchant légèrement sa tête vers l’avant, il pouvait l’apercevoir à travers ses jambes, ce long colimaçon sombre qui flottait au fond du trou. La cuvette, merveilleusement blanche, contrastait avec la noirceur brute de ce qu’il venait d’évacuer et un parfum coriace, aigre, vint confirmer ce contraste. C’était une odeur qui n’allait pas du tout avec le blanc... Il osa à peine penser un “Salut mon pote”, avant de relever la tête en ressentant sans ne rien formuler de plus, une connivence certaine avec ce morceau de déchet. Non seulement ce morceau provenait de son corps, c’était un petit bout de lui, mais également, au final, il préfigurait leur commune destinée. Avant de se lever et de se diriger vers la douche, il se pencha une ultime fois, comme pour redevenir encore quelques instants ce long colimaçon sombre dont la fonction était si claire et l’existence si parfaitement réglée.

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