Le volcan. L’histoire du volcan qui déborde. L’histoire de l’explosion. Le cœur est un volcan. Les veines. Le sang. Le cul est un volcan. Sous la peau. Sous la graisse. Sous les rides. Sous les os qui pourrissent tout doucement. Il y a un volcan. L’histoire d’un volcan. Son silence brûlant. Qui couve. Son calme mortifiant. Il ne bouge pas. Il n’est plus que la croûte. La croûte du volcan. La surface fade de la lave froide. Il ne bouge pas. Il a la peau blanche. Il a la peau grise. Il a les yeux plissés quasi cimentés. Tout immobile. Et l’explosion qui flotte là dedans. L’explosion qui couve. Son sommeil légèrement puant. Sa mauvaise tiédeur intime. Sa chair qui semble avoir légèrement cuit dans la vapeur. Il est immobile. Le volcan. Parfois il ronfle. Crache. Pète. Parfois on vérifie s’il ne serait pas déjà mort. S’il ne serait pas qu’un cœur de cendre froide. Il ne bouge pas. Le matin il reste là. On vient le nettoyer. On vient passer un gant dans les plies. Il reste là. Le volcan. Dans son lit. Le volcan puant. Le volcan pourrit. Dans son lit d’hôpital. Toute la journée. Immobile. Tremblant mais immobile. Puant mais immobile. Brûlant mais immobile. Le vieux volcan qui couve sa destruction. Il reste là. Immobile. On l’a vu dans le journal. À la télé. Il pu. Même à travers l’écran. Il est obèse. Il dégouline d’immobilisme. Il vit dans son lit. Le volcan. Jusqu’à tout dégueuler de sa terre glaireuse. De son sang. De son jus qui patiente. De ses valves qui éclatent. Jusqu’à ne plus rien retenir et se vider de sa fureur comme un furoncle furibard. Tout a explosé à l’intérieur. Des tripes atomiques. Un tsunami de graisse et de sang. De terre et de cendre. De lave et de glaise. De souvenir et de solitude. Impassible Il est mort là. Immobile. Le volcan.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire