10/12/2015

Outsider


 

J'étais là avant. Quand le bruit de l'eau et les éclats d'oiseaux essaient d'inventer la lumière. Quand les revenants et les partants se croisent et que s'échappe dans l'herbe la buée qui s'élève du corps des vaincus. J'étais là avant que tout commence, quand les braises sont froides et que les chiens soupirent, dans la lourdeur sombre hérissée de frissons. Le ciel, une carriole trop lourde de métal et de glace que personne n'a envie de porter.  Dans sa besace hier a le pelage froid, les yeux vers le bas, oreilles bouchées de sang noir. Vaincu sans bataille. Roupie de sansonnet. Puis le flux bleu foncé. Sa lame qui s'aiguise. Son arc électrique. Le vide qui se déploie comme une bouche avide. On a faim d'amour ou de viande on ne sait pas très bien. Je n'aurais rien misé sur cet outsider gris. Pourtant le jour se lève.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Très beau