Impossible d'ouvrir ce putain de pot de confiture. Il est là sur la table. La fenêtre est ouverte au matin nouveau et les courants d'air encore frais transportent déjà les chants d'oiseaux. Le café est chaud et le monde n'est pas encore trop bruyant. Bref ça ne va pas trop mal. Sauf que. Impossible d'ouvir ce putain de pot de confiture. Je veux bien croire qu'il y ait des choses plus graves mais là tout de suite je n'en suis pas sûr. C'est un peu trop souvent comme ça la vie. Il y a toujours des choses plus graves, des matins à peu près frais et du café à peu près chaud. Alors on ne va pas commencer à se plaindre. Admettons. Bien que le fait d'y penser m'amène à penser que voilà justement une bonne raison de se plaindre. Mais autant ravaler tout ça avec la dernière gorgée amère du petit noir que le présent nous accorde. En pensant à léguer, peut être, ce putain de pot de confiture, et les promesses de tendinite qui vont avec, à notre chanceuse descendance. Comme un trésor de frustation.
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