5/24/2020

Des traces de pas dans ta bouche

Sami, 1901

Au campement des brumes
à l'éclat rouge sang
d'une gorge
d'oiseau
cette boue  
pleine de couleurs
on casse la coque 
de la nuit
grignote l'aube
à peine en germe
la plupart des bébés sont comestibles
du bout glacé de nos doigts
étanche comme du bois mort
le ciel s'accroche à nos manches
on s'en lave la gueule
on s'en lèche la tiédeur
dans les petits plies tendres
sur nos peaux
le rire doux
du sel
nos mères nous chantent
nos pères nous tirent comme des flèches
toutes les pierres sont des montagnes
toutes les chairs se valent
chaque haleine
 est sacrée
car nous valons le prix
que nous accordons au monde
le temps est un nerf
qui crie
entre les os de nos ancêtres
la terre 
une branche
vous nous cherchez
nous traquez nous pistez 
vous vous évertuez 
à nous inventer
sans la moindre légèreté
des songes assis
et sans odeurs
 ventre
plein
 de mots 
comme si nous avions disparu
comme si l'univers 
nous avait avalé
tout cru
 alors que les fantômes
 c'est vous
 nous sommes
 vos rêves
 de fantômes













1 commentaire:

Unknown a dit…

Un uppercut si doux... merci