3/30/2018

D'amor sull'ali rosee

 
J'assiste, émerveillé et placide, à un opéra en ombres et lumières. Une tragédie en calme et en tempête. La chorégraphie d'un immuable dessin animé muet. Les bourrasques du mistral jouent entre chaque brin d'herbe, contre chaque tronc d'arbre, au recto et au verso de chaque feuille des pins, et oliviers, des sapins, des lierres et des tilleuls, des lilas, des lauriers et des églantiers. Les pétales sont des barques perdues. Je vois des traits et des reflets, des éclats, des vibrations, des soubresauts sans fin. Des tonnerres en mouvements et des instants immobiles qui ne cessent de s'enrouler et de se dérouler dans l'anodin du jour. Je reste absorbé, apaisé et écrasé, comblé par une fenêtre, un café chaud à la main, les yeux lavés dans les grandes brassées grises et bleues du dernier jour de mars. Maria Callas chante. Maria Callas est un opéra de vent. Mon bout de paysage sous les délavés venteux de mars s'appelle Maria Callas.  J'ai présenté ces deux là sans réfléchir. Au hasard du chemin d'un instant que j'avais renoncé à rendre utile. Et voilà que sous mes yeux un monde est né. Une harmonie. Déjà disparue au moment d'écrire ces lignes. Et pourtant parfaitement éternelle.



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