J'avais cet Apache enchaîné dans la poitrine. Enchainé et assis dans la neige. Il y a pour chaque lundi un gorille dans sa cage qui se tape le torse. Un enfant qui pleure en appelant sa mère parce qu'il a mal. Une mère levée avant le jour pour aller au travail. Un homme qui a peur et se demande déjà comment fuir. Et pire que cela, un Apache, enchainé et assis, qui n'essaie même plus de s'échapper. Parfois tenir c'est construire. Parfois tenir c'est lâcher. Alors ce matin, j'ai enfilé mes chaussures trouées pour venir jusqu'ici. Et le vent m'a rincé la gueule. Et j'ai nagé dans la lumière. Et les canards se sont moqués. Dans le sable, des capsules de bière abandonnées brillaient comme de l'or pour pirate fauché. J'ai vu des racines grosses comme des troncs d'arbres, des crânes de dragon, des abeilles troglodytes. Je sais que j'ai de la chance. Je sais aussi que c'est un choix. Un peu des deux je crois. Enfin voilà. Une fois rentré mon Apache était toujours enchainé. Toujours dans la neige. mais il était debout et il dansait. J'espère que si vous tendez l'oreille sa musique ira jusqu'à vous.
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