il a ce qu'il faut ce mangeoire pour oiseaux
il a ce qu'il faut pourtant
il est à l'abri solide
loin des prédateurs
il est rempli de graines et d'eau
mais pas un oiseau
il pend là dans le vide
comme une maison abandonnée
chaque matin je le regarde
en attendant l'oiseau
qui ne vient jamais
et au lieu de représenter
une réserve de vie
de force de possible
un refuge
il devient une faille
un manque
la cabane de l'absence
et puis ce matin
j'ai compris quelque chose
c'est dans ces mangeoires pour oiseaux
sans oiseaux
ces maisons abandonnées
ces cabanes de l'absence
que naissent les poèmes
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