Sans force et sans courage
je regarde la lune s'effacer doucement
le jour n'a rien prévu pour nous je crois
j'étale des couleurs parmi les sentiments
au cas où je m'y trouverais je jette un œil derrière les portes closes
le temps est un quignon et nous sommes des lapins
aux dents qui poussent
qui poussent qui poussent
les enfants toussent ils jouent avec des tigres
doux comme la peau de leurs joues
on dirait des adultes avec leurs questions
qui ne servent à rien
la lune non plus ne sert à rien
et la douleur à quelque chose
alors autant rester du côté
de ce qui ne sert à rien
là bas les camions dansent
et après c'est bien pire
les violettes transpercent la terre gelée
les araignées tissent des rayons entre les arbres
hier personne n'a sauvé le monde
enfin je suppose
j'ai lu des milliers de vers
ils ont disparu de ma mémoire
et sont restés dans mes entrailles
comme un souvenir de printemps
qui grouille délicatement
ça y est la lune aussi a disparu
le vent est froid les hommes pressés
on peut recommencer à perdre
on peut recommencer à jouer
avec les couleurs et les tigres
la peur et les portes closes
les cymbalaires et les camions
et les souvenirs de printemps
qui grouillent délicatement
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