10/25/2020

Tout ce qui brûle est d'or

 


Octobre mon amour, dans ton écroulement, je fais des tas de mots sans vie et puis j'y mets le feu. Tendrement. Octobre mon amour, un vent d'or et de sang balai le temps qui passe. La petite fumée âcre, la délicieuse petite fumée âcre du temps qui passe. L'agonie ne sait plus sur quel pied danser, ça lui mouille les coussinets, croustille dans son ventre d'amour empoisonné. Octobre vieux chien aveugle et puant, plantes mortes, mal au dos et morve d'enfant, boue et cendre, heures blessées, j'aime l'odeur de la fatigue sur ta peau de bébé. L'ombre des migrateurs tourne dans le ciel froid, et les proies se retournent et les corps se blottissent, l'heure perdra de sa morgue et l'homme de sa force, ça veloute dans le néant comme une soupe de lard et de potiron. Octobre de graisse et de cernes, de putréfaction rose, de brouillard et de braises, les secondes jonchent les trottoirs trempés, le monde serre les dents et les adolescentes entrouvre leurs lèvres gercées pour faire glisser des langues chaudes dans la bouche des perdants. Octobre mon amour, il ne restera couic et la vie est sublime tout ce qui brûle est d'or, comment en serait-il autrement ? Donne moi la main mon amour et promenons nous pour rien, pour rien et pour longtemps.

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