12/07/2022

Des bras et des poings

 

L'eau n'a pas dégelé de la journée. Les poules se sont battues pour déguster le corps d'un petit souriceaux mort. J'ai coupé trois buches de bois en les regardant trôner grotesquement dans leur royaume de boue et de merde, de plumes et de pourritures. Elles n'ont pas de bras pour s'aimer. Elles survivent à coup de bec et dès que la nuit vient se tassent dans un coin les unes contre les autres. Qui ne tient pas ses comptes et qui n'a pas sa part de cruauté grotesque ? Elles ont la faim et la nuit et le froid à gravir. Comme tout le monde. L'obscurité partout lacère nos jardins, nos nids, nos envolées.  J'ai des bras et des poings. J'agrippe maladroit. Je sais serrer. Je sais tenir. Et lorsque le noir vient, je ferme les volets. Chaleur à mijoter. J'en allume des feux. J'en écris des poèmes. Jusqu'à demain.

 


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