ETC-ISTE
Mots/ textes/ poèmes/ miettes/ poussières/ brindilles/ vétilles/ et autres broutilles. - ( ISSN : 2267-3954) -
/ Le coeur pur du Barbare / Il vise le ciel et tire / Fin de saison / Parfois / Le Noir dedans / C'est un beau jour pour ne pas mourir / Comme un lundi / Notes de Bois / Des étoiles et des chiens (76 inconsolés) / L'aube appartient aux pies /Le camp des autres / Il y a des monstres qui sont très bons / ça joue / Collection de Sombreros ? / Lettre ouverte au cours naturel des choses / La Somme / Adret/Ubac / 76 Clochards célestes ou presque / Cette nuit encore il ne s'est rien passé / Ainsi fut conçue l'ombre ... / Ferme ta gueule s'il te plait ... / Blanc / Bleu de travail / Autre Chose / Des salades / p(H)ommes de terre / Notes de Bois / La part des nuages / La mort à colorier / Juste après la pluie / Les Ailes Grises / La Bête / Tutu bleu / Miniatures Locomotives / La piste / Bric à brac Hopperien / Ici ça va / Les derniers seront les derniers / Chaque Matin / Nos cheveux blanchiront avec nos yeux / Les Murs / Un pas de côté / Du sucre sur la tête / Tenir tête à l'orage / Frida / Nuisibles / Fuyard debout / Little man / L'âne de Richard Brautigan / Trappeur / Hopper city / Dormir dans les décombres / Les carnets du corbeau / Les chiens errants n'ont pas besoin de capuches / 8pA6 /Le Trou / Voyages Immobiles /

4/14/2021
Tarzan
4/13/2021
Romantisme
4/07/2021
Le seul moyen
recouverte d'une couche
toute grise de silence
les vieux bocaux maisons
aux saveurs inconnues
reposent dans le noir
impossible de lire
quel goût d'enfance
de volcan endormi
de peau de fille
de peur salée
de rêve perdu
macère
dans le sucre
le seul moyen
pieds nus
réminiscences fruitées
ou secrets madérisés
4/05/2021
Cannibale
a pris un coup de froid
mangent des pâtes chinoises
les feuilles nouvelles
chantent toutes nues
dans la salle de bain
une petite tombe
sertie de pierres riantes
et d'escargots qui dansent
4/03/2021
36 000 chiens sans maître
36 000 chiens sans maître
Le ciel comme une viande
et 36 000 chiens sans maître
qui en déchirent le ventre
La tête oblique
L’œil de travers
L’aube en ligne de mire
Je me dresse et je marche
vers la meute assoiffée
du petit jour
balles en plomb
de ma cervelle
L’odeur de la chasse
minutes boueuses
L’odeur des heures
qui s’arrachent
dans le gras moue
de la douleur
La grande épopée
minable
de nos débroussailles
Et dans le sumac
de la nuit qui saigne
36 000 chiens sans maîtres
hurlent à la mort
Demain est une bête
gémissement de brouillard
Mon âme carnivore
à grands coups de couteaux
J’avance avec des lames
J’avance avec des larmes
Le sang dans la lumière
trace ses sentiers
Le ciel comme une viande
36 000 chiens sans maître
qui en déchirent le ventre
4/01/2021
Le temps d'apprendre à vivre...
mon fils
avec une vieille
un parcours
qui ne mène
aujourd'hui
alors que lui
vers d'autres
je suis prêt
3/31/2021
L'écume
et se termine
entre les deux
le sang
petit goût de sel sur la peau
3/30/2021
La conquête
déplie les noeuds de la nuit
au creux de mon ventre
rond comme la vieille lune
de ne rien conquérir d'autre
qu'une journée de plus sur terre
demeure à la portée
d'un rire
d'un œuf à la coque
ou d'une chaussette sale
un peu de terre
sous les ongles
et un peu d'amour
dans le cœur
3/27/2021
3/24/2021
La cause
ramasser du fumier
après avoir chaussé
mes baskets les moins blanches
j'ai pris sous l'évier
un sac plastique Total Fashion rose
et j'ai marché sept ou huit kilomètres
pour aller ramasser du fumier
entre nous
pour ce qui est
de notre place dans l'univers
de l'état de la planète terre
des crises ceci cela
ou de la cause
de l'art
et de la poésie
je pense sincèrement
que ce que j'avais
de mieux à faire
était bien d'aller
ramasser du fumier
3/23/2021
Un drôle de rêve...
Cette nuit j’ai rêvé que j’avais un sexe de femme. Je n’étais pas devenu une femme, j’étais moi, je crois même que j’avais encore un sexe d’homme, mais je possédais également un sexe de femme, un vrai petit minou, une fente magique ! Alors je me suis mis à l’essayer, tout seul, tranquillement dans le lit d’une chambre qui me disait vaguement quelque chose. J’ai commencé à me branler, doucement, maladroitement, sans trop savoir comment faire, et petit à petit, je découvrais mon plaisir, à me frotter contre le petit bouton, à rentrer et sortir de moi de plus en plus rapidement, de plus en plus profondément, et sous l’emprise de mes doigts de plus en plus habiles, je sentais mon nouveau vagin en train de s’ouvrir, et je me sentais devenir un trou immense dont les parois étaient douces et savoureuses, organiques et chaleureuses, et ce trou noir était comme un soleil noir qui embrasait tout mon corps de l’intérieur et dont l’intensité augmentait avec les mouvements. Alors dans la chambre se mettait à défiler tout un tas de personnes que je connaissais, et ils passaient et ils repassaient en me donnant leur avis, et ma mère me disait que ce n’était pas raisonnable, et mon frère me disait que ce n’était pas comme cela qu’il fallait faire, et ma femme ne me disait rien mais riait en gardant sur les lèvres un certain air de dégoût, mais moi je m’en foutais, et ma femme me regardait et je continuait à me branler de toutes mes forces, tenant avec acharnement chacun de mes deux sexes dans chacune de mes deux mains, et j’étais prêt à atteindre un orgasme méta-humain, un orgasme de divinité, lorsque je me suis réveillé.
3/19/2021
Le désir de la lettre - Anthologie
Dominique Sampiero est à l'origine de l'anthologie alphabétique Le désir de la lettre, en lien avec l’exposition Lettres de Verre de Jean-Baptiste Sibertin-Blanc.
Avec Dominique Sampiero ; Laurine Roux ; Franck Médioni ; Yvon Le Men ; Pierre Dhainaut ; Samira Negrouche ; Sophie Nauleau ; Jacques Bonnaffé ; David Foenkinos ; Jennifer Grousselas ; Hélène Dorion ; Jacques Fournier ; Jean-Luc Catoir ; Joël Leick ; Jean Orizet ; Alain Borer ; Kent ; Zéno Bianu ; Laurence Vielle ; Jean-Pierre Nicol ; Carole Fives ; Jean D’Amérique ; Thomas Vinau ; Pierre Maubé ; Katia Bouchoueva ; Samantha Barendson ; Denise Desautels ; Emanuel Campo ; Jean-Pierre Siméon ; Carole Carcillo Mesrobian ; André Velter ; Jean-Baptiste Para ; Elise Tourte ; Vénus Khoury-Ghata.
Livre-objet à paraître le 25 mars 2021
Suivez la page MusVerre - un musée du Département du Nord et retrouvez des lectures du projet mises en voix par Dominique Sampiero, Laurence Vielle et Emanuel Campo.
- 2 mars - A de Dominique Sampiero
- 4 mars - B de Laurine Roux
- 6 mars - C d’Yvon Le Men
- 9 mars - D de Pierre Dhainaut
- 11 mars - D de Samira Negrouche
- 13 mars - E de Sophie Nauleau
- 16 mars - E dans l’O de Jacques Bonnaffé
- 18 mars - G de Jennifer Grousselas
- 20 mars - H de Hélène Dorion
- 23 mars - H de Jacques Fournier
- 25 mars - I de Joël Leick
- 27 mars - J de Alain Borer
- 30 mars - L de Zeno Bianu
- 1 avril - M de Laurence Vielle
- 3 avril - N de Jean-Pierre Nicol
- 6 avril - P de Jean D’Amérique
- 8 avril - Q de Pierre Maubé
- 10 avril - Q de Thomas Vinau
- 13 avril - R de Katia Bouchoueva
- 15 avril - S de Samantha Barendson
- 17 avril - U de Emanuel Campo
- 20 avril - V de Jean-Pierre Siméon
- 22 avril - W de Carole Carcillo Mesrobian
- 24 avril - Z de Vénus Khoury-Ghata
- eleonore.peretti@lenord.fr | http://musverre.lenord.fr
3/17/2021
3/15/2021
3/06/2021
N'oubliez pas
La légion
des petits bras cassés
Nous parlons peu
Nous n'en pensons
3/02/2021
Le réveil cassé
Tour du jardin. Tour du matin. J'arpente l'herbe gelée, les mottes boueuses, l'aube qui brille. Les pâquerettes sont en boutons. La buée sort de la bouche des oiseaux. Le printemps gagne. Pourtant, toujours, quelqu'un, quelque part, gémit. Je me tiens prêt au jour. Chevalier avec peur et avec reproche. Debout. Abimé. Désarmé. Il y a dans mon bureau un vieux réveil de voyage Acora dans sa boite rouge. Les rouages et les ressorts doivent être fatigués, il s'arrête au bout d'une minute. Je dois sans cesse revenir tapoter dessus avec mon ongle pour que la minute suivante s'écoule. Cela me va, me ressemble. C'est à peu près ce que je fais avec ma cervelle. Tapoter dessus avec l'ongle des mots pour relancer les rouages des secondes. Quand je suis là haut pour écrire, avec le jour qui monte par la fenêtre, nous jouons un peu à ce jeu là lui et moi. Mon cher réveil cassé. Chaque minute un coup d'ongle. Jusqu'à ce que je me lasse. Alors j'abandonne et le laisse renoncer à la marche des heures. Son défaut d'usure lui offre ce pouvoir considérable que je n'ai pas. Arrêter le temps. Que vais-je rater aujourd'hui, à part de belles occasions d'écouter les secondes battre la mesure de la vie ? Ici les enfants paument leurs dents, l'abricotier est en fleur et les poules chient sur la mort. Je suis prêt à perdre la bataille. L'ongle solide et les yeux ouverts.
2/26/2021
Les violettes
Un jour
un beau jour
les violettes
envahiront le monde
leurs racines leurs tiges
leurs feuilles leurs pétales
s'étendront délicatement
en noeuds inéluctables
sur l'entière surface
du monde
dans la terre sur les pierres
sur la mer et les arbres
les volcans les montagnes
les glaciers les ruisseaux
sur les murs et les routes
les immeubles les maisons
sur les chiens les oiseaux
les poissons les questions
sur nos rêves nos cauchemars
sur les monstres et les anges
les mères et les putains
les prisonniers et les enfants
partout sur la planète
et puis dans le ciel
les nuages l'espace la galaxie
la lune et le soleil
la poussière de mars
partout dans l'univers
les violettes
s'étendront délicatement
en noeuds inéluctables
jusqu'à tout recouvrir
et la terre les pierres
la mer les arbres
les volcans les montagnes
les glaciers les ruisseaux
les murs les routes
les immeubles les maisons
les chiens les oiseaux
les poissons les questions
nos rêves nos cauchemars
les monstres les anges
les mères les putains
les prisonniers les enfants
la planète et puis le ciel
les nuages l'espace la galaxie
la lune et le soleil
la poussière de mars
tout l'univers
étouffera
paisiblement
dans les parfums capiteux
de leurs couleurs
2/25/2021
Marque-page
de papier toilette
tient lieu
de marque-page
elle va bien
avec ces poèmes
pas parce qu'elle sert
à s'essuyer le cul
non
mais parce qu'elle est
douce
et rose
qu'elle joue
avec la densité de l'air
détachée de tout
et qu'elle ne se prend
pas
pour ce qu'elle n'est
pas
2/24/2021
#TICTACTICTACTICTAC
nous sommes le 24 Février 2021
Lawrence Ferlinghetti vient de mourir à 101 ans
tout comme Georges Bonnet
chaque jour nous comptons
les victimes les bourreaux
les pas les places qu'il reste
pendant qu'une machine enregistre le son du vent sur Mars
un comptable
masqué
en slip
super héros grotesque
traverse l'horizon
2/22/2021
Georges Bonnet - Je tente parfois d'écrire ...
s'écrire en laissant pleuvoir mon enfance sur
des blés à la tête roussie ou les ocres blessés
de mes vieux octobres
Je sors les mots que j'aime de leur orphelinat
les sans royaume les cousus de lierre les peu
sûrs de leur orthographe les plus terreux
porteurs d'outils
Je les laisse comme les pierres déverser
leur trop-plein de silence
puis comme le pain se donner jusqu'aux miettes
Georges Bonnet - un ciel à hauteur d'homme- L'escampette éditions