La Fosse aux Ours me fait la joie de redonner vie ( après une belle première existence chez Alma éditeur avec la complicité de Jean Claude Gôtting) à ce Bric à brac Hopperien. Piste fragmentée d'une fausse biographie reconstruite, à partir de miettes, listes, lettres, textes, poèmes, carnets, (totalement inventés) il s'agissait de raconter un peu Hopper, d'une autre façon, comme un personnage de ses tableaux peut être, à la fois si évidents et si mystérieux, bougrement narratifs et gentiment déroutants, mélancoliques, habités de la lumière électrique Américaine, de la poussière des rues et du vent des falaises de Cap Cod.
ETC-ISTE
Mots/ textes/ poèmes/ miettes/ poussières/ brindilles/ vétilles/ et autres broutilles. - ( ISSN : 2267-3954) -
3/18/2024
Bric à brac Hopperien - La Fosse aux ours - Mars 2024
fitness mentality
3/16/2024
La monnaie des pauvres
C'est pauvre, tellement pauvre. Mes pensées sont si pauvres, mes perceptions, mes mots. Ce que je capte retiens, transcris, perçois, imagine, tellement pauvre. Ridicule, infime, ce que j'attrape, ce que je garde, ce que je vous donne. Des centièmes, des centimètres, des centimes. Même pas les pièces jaunes, les rouges, roses d'or, celles qui restent toujours au fond du porte-monnaie, qu'on ne ramasse pas quand elles tombent, oubliées aussitôt données, jetées même parfois tellement il n'y à rien à en faire. Ou alors elles s'accumulent dans le cendrier de la voiture, collée à une pastille de menthe, verdissent dans la terre, dorment abandonnées des années entières dans la veste rangées de l'armoire. Des centimes roses d'or qui valent à peine leur poids de ferraille, dont personne ne s'est jamais attardé à regarder le dessin, anodins, répandus, oubliés aussitôt, oubliés partout, sans valeur. La monnaie des pauvres, égrainées dans les mains sales des clochards, ou dont on retrouve des boîte remplies à l'occasion, des bocaux débordant, dans les affaires des vieillards abandonnés. Il n'y a guère que les simples d'esprits et les enfants, pour y plonger leurs doigts de temps en temps et y fouiller comme un trésor, en écouter la maigre musique, y brasser leur fortune.
3/15/2024
Plus de peur que de mal
3/11/2024
3/10/2024
Souffle tout doucement
L' enfant des bois / Thomas Vinau
L'enfant est entré dans les bois. Quelqu'un le tenait par la main. Ils se sont enfoncés dans la terre noire. Leurs mains ont parlé l'écorce. Leur peau le gel. L'homme a éduqué l'enfant. Il lui a appris à lire. Allumer un feu. Creuser un tunnel. Poser un piège. Échafauder le froid. La nuit, l'enfant s'abritait dans ses bras. Le jour, il révisait ses odeurs. L'été il était une grenouille. L'hiver un hérisson. Au printemps un geai noir. En automne une cétoine. Le temps a grandi dans leur ventre. La peau de l'enfant s'est tannée. Les yeux de l'homme se sont tassés. Parfois il tousse du sang. Parfois il repense au départ. Elle est morte. Il a pris l'enfant par la main. Ils sont entrés dans les bois. Il n'en est jamais ressorti. L'enfant l'a enterré. Ce n'est plus vraiment un enfant. Ensuite, il a relâché le lièvre piégé, a mis le feu à son terrier. Puis il est sorti du bois. Plusieurs années s'étaient écoulées. Pendant que l'assistante sociale lui parle, l'enfant révise ses odeurs pour ne pas laisser monter la peur. Maintenant il est vraiment seul. Maintenant il a vraiment froid. Trois choses encore le rassurent. Le manche de son couteau qu'il sent contre sa cuisse. Le livre dans son sac, sur lequel l'homme lui a appris à lire et à écrire. Le livre dont il connaît chaque mot, chaque lettre. Et puis le vent glacé dans la cour. Le vent qui lui lacère le visage. Ce vent, c'était sa chambre d'enfant.
3/03/2024
3/02/2024
Quand mon esprit est trop vide
2/28/2024
2/27/2024
Ballade du Roi des Gueux - Jean RICHEPIN
"Venez à moi, claquepatins,
Loqueteux, joueurs de musettes,
Clampins, loupeurs, voyous, catins,
Et marmousets, et marmousettes,
Tas de traîne-cul-les-housettes,
Race d’indépendants fougueux !
Je suis du pays dont vous êtes :
Le poète est le Roi des Gueux.Vous que la bise des matins,
Que la pluie aux âpres sagettes,
Que les gendarmes, les mâtins,
Les coups, les fièvres, les disettes
Prennent toujours pour amusettes,
Vous dont l’habit mince et fongueux
Paraît fait de vieilles gazettes,
Le poète est le Roi des Gueux.Vous que le chaud soleil a teints,
Hurlubiers dont les peau bisettes
Ressemblent à l’or des gratins,
Gouges au front plein de frisettes,
Momignards nus sans chemisettes,
Vieux à l’oeil cave, au nez rugueux,
Au menton en casse-noisettes,
Le poète est le Roi des Gueux.Ô Gueux, mes sujets, mes sujettes,
Je serai votre maître queux.
Tu vivras, monde qui végètes !
Le poète est le Roi des Gueux."
2/23/2024
Le temps à peine
2/22/2024
Parution : Et des Poussières - Point Poésie Fevrier 2024
Du haut de la nuit
2/18/2024
Simenon - Quand j'étais vieux
" j'aimerais une histoire calme, presque sereine, avec beaucoup de soleil, de petites touches de couleur, un escalier ciré, des pans d'ombre et de reflets."
2/17/2024
2/15/2024
2/11/2024
Echec et monstre
2/10/2024
Les gouttes fouettent les fleurs
2/01/2024
10/18
Je suis particulièrement heureux de continuer cette belle collaboration avec 10/18, en plus de mes quatre premiers roman, initialement paru chez Alma, et qui sont tous réédités cette année, vous pouvez à présent retrouver le nouveau poche de Marcello & co, grand plaisir et grande fierté qu'ils continuent à vivre dans ces beaux petits livres et, j'espère, toujours, dans vos yeux .
Rencontres - Atlandide à Nantes, et L'embarcadère à St Nazaire
Samedi 17 Février : Passage express à Atlantide cette année, où je retrouverai Antoine, rencontrerai Bernard, conversationnerai gentiment et signerai un nouveau recueil fraichement paru chez Points/Poésie , Et des Poussières...
Et puis Lundi 19 je fêterai les dix ans de L'embarcadère, à St Nazaire avec Debout dans les fleurs sales
si ça vous dit...
https://www.atlantide-festival.org/agenda/lurgence-de-la-parole-poetique-2/
1/30/2024
Guillaume Apollinaire - extrait de à la santé -
"(...)
Dans une fosse comme un ours
Chaque matin je me promène
Tournons tournons tournons toujours
Le ciel est bleu comme une chaîne
Dans une fosse comme un ours
Chaque matin je me promène
Dans la cellule d’à côté
On y fait couler la fontaine
Avec les clefs qu’il fait tinter
Que le geôlier aille et revienne
Dans la cellule d’à côté
On y fait couler la fontaine
(...)
Septembre 1911
(publié dans Alcools, NRF, 1920 (3e éd.), p. 150-155.)
Langues des strates - Arisitide