1/31/2011

Une fort agréable chronique de George Cathalo sur Fuyard debout

     Depuis 4 ou 5 ans, Thomas Vinau s’est fait remarquer par une voix singulière, déjà toute en maturité malgré les 32 ans de ce jeune poète. Même si la filiation paraît évidente (Brautigan, de Cornière, …), il faut pénétrer dans cet univers, lire et surtout relire certains poèmes qui vont bien au-delà d’un simple constat réaliste. « Nous sommes / toute une génération /-la première ?-/à se trimbaler au fond des yeux/ le poids de deux / chevaux à terre / flancs couchés / dans la boue. ». En alternant les jours intenses et les jours de « glandouille absolue », Vinau fixe des instants, isole « la poussière des choses / qui reste collée aux mots ». Ses poèmes aux titres originaux sont comme des habits sur une corde à linge, variés et divers. Sans illusion mais sans désespoir, le poète rêve d’écrire de « petits guides plastifiés » sur la taille des flaques d’eau, les dimanches inutiles ou les parfums d’oreillers tièdes. Il écrit des poèmes-cocktails dont on ne peut distinguer les composants et « travaille beaucoup / à devenir un être simple » en tentant « d’être un de ces gars bien / dont parlent les livres ». Oui, on peut déjà dire que Thomas Vinau est « un gars bien » et surtout un poète plein d’avenir.
Georges CATHALO –  Revue Pages Insulaires, Janvier 2011.

Thomas VINAU : Fuyard debout (GrosTextes éd., 2010), 104 pages, 6 euros – Fontfourane 05380 Châteauroux-les-Alpes.

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