1/06/2012

Tout cru

Il arrivait à les attraper au vol, comme des mouches. Ils bourdonnaient et s'agitaient dans sa main suante et serrée. Avec son autre main, en maintenant la pression des phalanges, il leur lissait ensuite les ailes le long du corps. Sans trop pressé pour ne pas écraser leurs cages thoraciques. Le bestiau se calmait petit à petit, jusqu'à ne plus s'agiter du tout et attendre de savoir à quelle sauce il allait disparaître. Il ne laissait dépasser que leurs petites têtes, leurs boucles d'or et leurs yeux effrayés au-dessus du noeud coulant formé du pouce et de l'index. Là il levait sa main fermée à la hauteur de ses yeux et leur adressait un dernier clin d'oeil complice avant de décapiter avec les dents le petit bestiau cru et vivant. Le sang et les os frais craquaient tout leurs jus sous ses dents. Certes cela pouvait paraître légèrement barbare, mais il n'y a qu'ainsi qu'il les aimait, les anges.

Aucun commentaire: