Il y a dans le jeu argenté du soir
des histoires d'amour que personne ne raconte. C'est la brune.
L'heure où l'on pense avec la fatigue de la viande. L'heure où la
route refroidie lentement. Les platanes ont craché l'ocre de leurs
étoiles dans la poussière et un léger vent du sud gifle gentiment
nos mémoires.
Des hommes restent là, assis,
quelques souffles et puis s'en vont. Leurs silences font de grands
gestes. Ils boivent et ils rient pour ne pas penser à la guerre, à
la peau rose du haut des cuisses, à la porcelaine écaillée de
l'enfance. Il n'ont pas le courage des femmes qui restent debout à
épeler la perte, à consoler le crépuscule, à caresser le bois ou la flanelle des linges comme pour une prière.
(...)
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