Nos monstres joyeux

 Le jour se lève enfin
sur nos monstres joyeux
nos faims de loup
nos peurs de maîtres
nos petits mètres de douleur
nos petits rêves de douceur
nos cauchemars de peut être
il traine les pieds 
sur les pots cassés
nos silences
tout vacarmés
de pattes d'oiseaux
le jour se lève
et nous en sommes
"bon pour accord"
entre les crânes 
et les crapauds
la lumière éventrée
aux épines nouvelles
des ronciers de l'année
fait briller nos vestiges
chaque escargot pense
qu'il avalera la forêt
le jour se lève
des larves pondent
dans l'arc en ciel
les chaussettes sont chaudes
les larmes sont soyeuses
le temps caresse la tête
tout est parfait
tout est tordu
nos monstres joyeux
pardonnent déjà
de leurs sourires ventrus
l'ampleur magique
la beauté magistrale
de nos défaites