1/30/2025

La forme et le fond

 Il y a une forme de lumière dans cet avant dernier jour de janvier, une lumière basse et fatiguée, aiguisée par le vent, polie par la pluie de la nuit. C'est une lumière qui n'est de nulle part, ni d'en haut ni d'en bas, qui ne vient pas plus du ciel que du sol, sans éclat, sans horizon, sans profondeur, sans consistance. Elle couve, sans savoir qu'elle est là. Rien ne s'y révèle. Elle n'est ni d'argent ni d'or, ni de cuivre ni de bronze. Elle est commune. Passable, comme un bulletin scolaire. C'est une lumière de caillasse, de buissons anonymes, d'épines, de pissenlits. Elle est là, sans force et sans foi. Elle est là comme ça, parce que c'est comme ça, parce qu'il y a le jour et la nuit. Une lumière à la petite semaine. Une lumière de jeudi, qui est là sans le vouloir, qui est là pour être entre celle d'avant et celle d'après. C'est une forme de lumière qui n'a pas la grande forme mais qui fait ce qu'elle a à faire. Une lumière de malgré tout, une lumière de tant pis, une lumière de c'est pas grave, une lumière qui tient bon. C'est notre lumière d'avant dernier jour de janvier. Et elle vaut le coup. Et nous tenons le coup avec elle. Et nous la méritons. 

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