3/16/2025

Le bleu immense



Ce matin Hopper est passé à la maison. Il restait du café et une banane un peu abimée. Ne t'en fait pas, ce sera parfait, m'assurait son énigmatique sourire. Une des mésanges qui nichent sous les tuiles de la terrasse, se tenait à l'exact oblique du mur. Plus de pluie, plus de vent, ai-je dis, le bleu sera immense aujourd'hui. Après un long silence tranquille je me suis trouvé un peu bête à lui parler encore de la pluie et du beau temps. Appelle-ça la lumière et la mort si tu préfères, me répondit-il. Je n'aimes pas trop quand tu lis dans mes pensées, ai-je pensé. Comme dans un livre ouvert, me répondit-il. J'ai changé de sujet. Il est bon de changer de sujet. Tu as vu, c'est étrange, l'herbe coupée du gazon est gelée, mais pas l'herbe du  gazon. Là, il ne trouva rien à me répondre. Je lui avais fermé son clapet et nous avons bu le café presque froid mais toujours bon. Des fois j'aime tout, même le café presque froid. Avant de partir, il précisa encore : Je trouve que ton chien ressemble à Voltaire quand il pense. Il s'appelle Tupac, ai-je répondu et je ne suis pas certain qu'il pense je crois plutôt qu'il se réchauffe. C'est la même chose, je suppose, conclu t-il. Edward avait décidément réponse à tout.  C'est vrai que le bleu allait être immense aujourd'hui.


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