et plus important peut-être
pourquoi la chercher encore
tout est bien là pourtant
le ciel immense et la vie partout
les fleurs d'amandier bourdonnantes d'abeilles
les enfants sur lesquels on se penche
mesdames et messieurs applaudissez
tout est là
la faim la soif les couleurs
les combats les rendez-vous
partout de la beauté pour rien
le frisson des possibles
le vent les cailloux les fleurs
la douceur et la fureur
la vie qui bat son plein comme un fleuve
et les hommes debout
je n'assimile plus ces vitamines dorées
regarde partir le jour comme une vache
qui n'a goût ni pour l'herbe ni pour le train qui passe
j'écris ce poème pour me relever
mais je reste à genoux
et il n'y a rien de pire
qu'un poème à genoux
quel intérêt de partager
un poème à genoux
moi je veux un poème
comme le marteau taille-pierre
de Tim Robins et Morgan Freeman
dans Les évadés
un poème à cacher dans la bible
à sculpter le temps qui passe
en pièces d'échiquier
et à creuser pendant des décennies
un tunnel derrière l'affiche de Rita Hayworth
ou de Jane Fonda
un poème avec une belle fin
et au bout de cinq cent mètres de merde
la liberté
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