1/07/2010

Mémé Copine

Les bêtes trop seules font le dos rond sous les premiers rayons. Le paysage reste stoïque. Glacé. Bitume et flaque gueulent le même gris. Mémé Copine se gare au bord d'une petite route, sous un arbre, à l'embouchure de la nationale. C'est sa place attitrée depuis toujours. A l'arrière de son van, la cafetière gargouille. Elle prépare le matelas, allume une bougie parfumée, monte le son de l'autoradio. Elle chantonne en enfilant ses bas. Se brosse les dents. De la buée sort de sa bouche. Personne à l'horizon. Elle hésite entre une cigarette et un cigarillos. Garde le cigarillos pour le soir. S'enfile une gorgée de ricklès. Peut être plus tard, un camionneur ou un paysan. Et puis on est jeudi y'aura sûrement Monsieur Aspic, son petit retraité comme elle l'appelle. C'est trente euros la joie avec Mémé Copine. Elle attend là, toute seule, au bord des champs glacés. Elle pense que son fils doit être au Japon maintenant. Que c'est les soldes. Que Joe Dassin avait quelque chose de spécial. Qu'elle n'a plus de sucrette. Elle attend là, toute seule, au bord des champs glacés. C'est trente euros la joie avec Mémé Copine.

1 commentaire:

Éric a dit…

Pas trop le temps de bloglire mais je reviens bientôt.