Je vous donne mes bras
faites en ce que vous voulez
Faites en des piliers
des poteaux ou des planches
Faites en du bois mort
un support pour les ronces
Faites en des bougies
ou des pelles à creuser
Car ce n’est pas moi qui les rentabiliserai
Je vous offre mes jambes
pour cultiver les poils
ou nourrir les fourmis
pour arpenter sévère
pour marquer territoire
pour jalonner le temps
Car ce n’est pas moi qui les rentabiliserai
Je vous offre carcasse
pour boucher l’horizon
monticule de viande
pour vous baigner dedans
pour élever des mouches
pour être apéricube
car ce n’est pas moi qui la rentabiliserai
Je vous offre ma tête
mes rêves mes cheveux
je vous offre mes yeux
ma tendresse et ma curiosité
Je vous offre mon temps
patience illimitée
Car ce n’est pas moi qui les rentabiliserai
3 commentaires:
un poète démembré se savoure...
« car ce n’est pas moi qui la rentabiliserai »…J’ai essayé de m’y tenir aussi. La dernière étape consistant, pour y parvenir vraiment et totalement, à remonter dans le vagin de ma mère, éventuellement dans les couilles de mon père. Pas facile d’être un type qui ne paye pas.
En tout cas, j’aime bien « le mauvais esprit » de ton poème –mauvais au sens libéral de la société, un mauvais vachement chouette donc.
Fabrice
C'est plutôt une bonne affaire !
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