Ce matin, Ed s’est levé un peu tard. Il n’a pas pris le temps de retenir la teinte si particulière du ciel venteux. Il a bu un café en vitesse puis est allé directement chercher sa masse dans l’atelier vermoulu collé à sa ferme du Massachusetts. Il a passé tout le jour à replanter les piquets de sa clôture qui longe la côte. Son chien, un border bâtard a couru jusqu’à épuisement derrière les mouettes. Lui n’a relevé la tête qu’une ou deux fois pour boire un peu de citronnade ou essuyer sa nuque mordue par l’air froid. En rentrant il a pris quelques minutes pour observer le phare planté sur les roches. La mer giflait la côte dans le crépuscule. A la maison, il vit que Jo lui avait préparé une apple-pie. Il se lava lentement dans l’eau brûlante puis s’installa prés de sa cheminée pour goûter la tarte. Il relut quelques vers de Dylan Thomas. Jo dessinait à côté de lui. C’était une journée idéale. Il n’avait pas eu besoin de peindre.
(extrait des Carnets du tiroir, bric à brac Hopperien, à paraître chez Nuit Myrtide)
1 commentaire:
Je ne l'ai pas lu depuis des mois... Il est toujours parfait. Je ne m'en lasse pas.
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