(sylvie Lobato)
(...)
Un
vacarme inhabituel le ramena à la réalité. Le bruit venait de la
cave, une vieille cavité en pierres à moitié éboulée dans
laquelle il restait quelques antiques ferrailles. En allant voir ce
qui se passait là-dessous, des toiles d’araignées accrochaient
aux cheveux, il trouva une forme qui s’agitait à ses pieds dans
l’obscurité. Une bête semblait piégée sous un bidon. Elle avait
probablement tenté d’escalader la montagne de gravas pour attraper
quelques chauves-souris et s’était retrouvée prisonnière en
dégringolant. En soulevant prudemment la tôle qui la retenait, il
eut distinctement le temps de la voir face à face, sans en croire
ses yeux, avant qu’elle ne disparaisse dans une galerie de terre.
Il resta ébahi par la beauté surréaliste de la scène et pour la
rendre un peu moins absurde, il se mit à rire. C’était une
réaction qui lui avait paru logique face à l’incongruité de
cette rencontre. Il l’avait clairement vue en face, en laissant
traîner le reflet de ses pupilles ébahies dans les billes noires de
la bête. En sortant de la cave, ébloui par la lumière pointue, il
prit le temps de se remémorer l’éclair fuyant sur la fourrure
couleur sable de celle qu’il baptisa immédiatement "la bête”.
Il savait que ça ne pouvait pas être ce à quoi il pensait, ce
genre de bestiole ne pouvait vivre ici. “La bête” pensa-t-il en
souriant, heureux de cette étrange découverte.
(...)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire