"Il est pourtant évident que dans la vie rien n'est jamais clair ni
expliqué de quelque manière que ce soit, et , s'ils n'écrivent pas la
vie, ces besogneux, à quoi leurs œuvres peuvent bien servir ? Mais on
les publie pour les récompenser de leur peine, et quelquefois ils
deviennent de grands écrivains qui ont leurs livres dans les kiosques
des gares, gagnent beaucoup d'argent, se prennent au sérieux, on en
ferait tout autant à leur place, et finissent par s'imaginer qu'ils ont
eu une influence, qu'ils changent la vie, et même qu'ils sauvent
l'humanité. Il faut reconnaître qu'une partie (infime) de l'humanité les
lit, que certains apprennent même par cœur leurs maximes, leurs bons
mots. Le résultat ? Aucun changement dans l'humanité. Elle est toujours
là, bien méchante, bien féroce, bien sotte." (p.33) Le fauteuil vert de
Roger Rudigoz
1 commentaire:
C'est exactement le sentiment que j'ai eu cet été en visitant le camp de concentration de Buchenwald. Au milieu du camp se trouvait le chêne sous lequel Goethe venait méditer et écrire, à une poignée de kilomètres se trouve le prieuré qui a accueilli maître ECKHART, un peu plus loin c'est la ville de Jean-Sébastien Bach, cherchez l'horreur...
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