5/16/2016

" C'est un pont croulant, délabré" - Marco Lodoli

"(...) C'est ce que j'aime dans l'art, sa position entre le contingent et l'absolu. C'est un pont croulant, délabré. Au dessous il y a l'abîme, au dessus courent les nuages. Ce pont est la maison des artistes".

" Tous les hommes vivent dans la marge. Celui qui croit être au centre de l'histoire, de la vie, du monde est un imbécile. Nous devons tous mourir, par conséquent nous sommes tous miséreux. J'ai connu beaucoup de gens, ils m'ont tous semblés en danger. j'écris aussi pour me rassurer, jeme raconte des histoires qui m'aident à mieux respirer. "

Des passages de L'entretien avec Marco Lodoli. dans le dernier Matricule des anges.
Auteur italien dont je vais m'empresser de me frotter aux mots
publiés chez Pol et bien sur chez La fosse aux Ours.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

"Nous devons tous mourir, par conséquent nous sommes tous miséreux". Il y en a quand même, il ne faut pas les oublier, qui sont miséreux de ne pas mourir, je pense à Thérèse d'Avilla,

Je vis, mais sans vivre en moi,
Et mon espérance est telle
Que je meure de ne pas mourir.

Je vis déjà hors de moi,
Depuis que je meure d’amour ;
Car je vis dans le Seigneur
qui m’a voulue pour Lui :
Quand je lui ai donné mon cœur,
Il y grava cette devise :
Que je meure de ne pas mourir.

Cette divine prison
De l’amour par lequel je vis
A fait Dieu mon captif
Et rendu libre mon cœur.
Mais voir mon Dieu prisonnier
Cause en moi une telle passion
Que je meure de ne pas mourir.

Oh ! Qu’elle est amère cette vie
Où l’on ne jouit pas du Seigneur
Car si l’amour est suave
La longue espérance ne l’est pas.
Retirez-moi, Dieu ce fardeau
Plus pesant que l’acier,
Que je meure de ne pas mourir !

C’est cette vie d’en haut
Qui est la vie véritable,
Mais jusqu’à la mort de cette vie,
On ne peut la posséder.
O mort, ne te dérobe plus.
Que je meure tout d’abord et que je vive !
Que je meurs de ne pas mourir.

Sainte Thérèse d’Avila, Je meurs de ne pas mourir.